Randonnée chamelière au coeur des dunes de l'Erg Warane

Au départ de Paris, nous décollons en direction d'Atar, la capitale de la région de l'Adrâr en Mauritanie. Le vol dure environ 4h30. Nous attérissons en fin de journée. Après les formalités d'usage, nous nous acheminons vers notre camp de base situé à quelques kilomètres à l'extérieur de la ville d'Atar.
L'auberge est d'un confort simple et agréable. Diner, nuitée et petit-déjeuner.

Au petit matin, avec nos véhicules 4X4, nous prenons la piste en direction du plateau de l'Adrâr. La bonne piste s'élève rapidement au dessus de la plaine intermédiaire d'Atar. 
La bordure occidentale est déchiqueté et, une fois le sommet de la falaise atteinte, nous roulons sur une bonne piste de terre en direction des sables.
En fin de matinée, nous arrivons au point de rendez-vous avec notre équipe chamelière. 

A l'ombre des acacias, nous prenons notre premier déjeuner dans le désert et après une courte sièste, à pied, accompagné de notre équipe, fidèles compagnons de marche, nous nous enfonçons dans les dunes.
Après 2h30 de marche, nous établissons notre bivouac dans les dûnes, non loin de l'oued Chinguetti.

Les aklés de la bordure nord de l’erg Warane nous permettent de rejoindre l’ancienne cité de Chinguetti. Nous arrivons dans la ville en milieu de journée.
Chinguetti fut fondée par les Ida Ouali vers 1525, en amont d’Abweyr, aujourd’hui disparue, elle même créée en 1261.
 Chinguetti fut le centre commercial le plus actif et la ville la plus importante du Sahara occidental. Elle fut considérée par les Mauritaniens comme la 7ème ville sainte de l’islam avec ses 11 mosquées, ses 100 puits et son cercle de savants.

En direction du sud-ouest nous fait face une longue et belle série de montagnes de sable. Ces gros massifs (M’ghalig), tous parallèles, dominent des vallées interdunaires. Ces vallées ont toujours été les voies traditionnelles des caravanes de commerce entre le nord et le sud. C’est dans ces zones que se trouvent les rares puits. 
La pause de midi s’établit à La Gueïla, une petite palmeraie qui appartient aux notables de Chinguetti.
Ensuite, plein ouest, nous poursuivons notre périple dans les dunes. 
Une végétation spécifique aux grands ergs se développe tel que l’Acacia raddiana, le Balanites aegyptiaca et l’Aristida pungens.

Nous posons le bivouac sur un des puissants massifs de sable.
 

Les massifs de dûnes sont toujours imposants et, face à nous, commencent à pointer les crêtes noires du méga-cordon de Zarga. Tinouarderit, petit oued boisé, signale la partie occidentale de l’erg. Un teïchot (Balanites aegyptiaca) très ombragé nous accueille pour la pause.
En remontant le lit de l’oued, nous accédons à une petite zone de barkhanes. Ici, l’Erg Warane finit sa course en direction de l’ouest. Sous le nom d’Erg Amatlich, il réapparaît sur la bordure ouest de l’Adrar, poursuivant son élan vers l’Atlantique. Nous poursuivons notre marche en direction du petit tassili de Zarga.

Nous cheminons maintenant dans le petit massif gréseux de Zarga. Long de 80 kilomètres, le cordon de Zarga est le lit fossile maintenant saillant d’un ancien fleuve glaciaire. Les grès à corridors forment par endroits un dédale de rues et d’abris sous roche ou se cachent peintures, faune et flore assez riches.

Sa pointe nord et son altitude moyenne en font une efficace barrière climatique. Les perturbations atlantiques et la mousson africaine (F.I.T.) sont bloquées dans leur progression vers l’intérieur du plateau de l’Adrar.
La pluviosité est importante par rapport au reste de la région, et la végétation saharienne a, par endroits, une connotation soit méditerranéenne, soit soudanaise. Nous y trouvons en autre Boscia sénégalensis, Euphorbia balsamifera, Combretum aculeatum ainsi que quelques Lavandula odorantes.

En restant sur l’est du massif, nous rejoignons le puits de Niesle puis, par le piémont oriental, nous atteignons Tichilit el Âteg qui est le point culminant du massif de Zarga et le troisième sommet de l’Adrar.
Dans l'après-midi, nous regagnons Atar par une piste peu roulante. 

Atar, fondée au XVIIème Siècle dans la plaine bordière (bâten) qui s’étale au nord de la grande falaise, est préservée du sable par sa situation géographique. C’est la ville la plus importante de la zone saharienne. Elle fut ville émirale par le passé, ville de garnison pour les Américains puis les Français et enfin chef-lieu de région.

En début de matinée, nous partons de notre auberge pour l'aéroport d'Atar. Le vol direct permet d'atteindre Paris en fin de matinée.