La descente de la Tsiribihina et les tsingy de Bemaraha

Départ matinal en direction du Sud par la RN7. La ville d' Antsirabe se situe à 170km de la capitale. Nous traversons les paysages pittoresques des Hautes Terres Centrale empruntant une route sinueuse bordée mosaïques de champs de cultures diverses et de rizières disposées en terrasses.

Nous prenons la direction de l’Ouest. Nous traversons une succession de villages enchâssés dans de riches vallées entourés de volcans éteints. A Betafo, nous prendrons le temps de balader dans le village et ses environs. La région est riche, prospère. L’eau, très abondante, encourage toute une variété de culture sur une terre très fertile. Les villages perchés sont constitués de maisons en briques rouges, aux toits de chaume. Nous poursuivons notre route en direction de Miandrivazo. Progressivement, nous quittons les Hautes Terres pour atteindre la région du Bongolava. La steppes ondule sur une décor de collines à l’infini. Les petits villages sont isolés sur une terre beaucoup moins généreuse. En fin de journée, nous plongeons dans la grande dépression ou coule la rivière Tsiribihina. La petite ville de Miandrivazo est blottie au pied des contre-fort du Bongolava.

Nous embarquons sur nos pirogues non loin de Miandrivazo, à Masiemkampy. Les premiers coups de rames se font sur la rivière Mahajilo drainant les eaux des Hautes Terres, de l’ouest d’Antananarivo. Cet affluent rejoint de puissantes rivières venant qu’en à elles, de la région d’Antsirabe, d’Ambositra et de la partie nord du massif du Makay. L’ensemble de ses courts d’eau forment ce fleuve qui prend alors le nom de Tsiribihina, "celui où l’on ne plonge pas".

Nous voilà maintenant navigant sur le fleuve qui, 100 km plus à l’ouest, se jette dans le canal du Mozambique par un large delta à 80 km au nord de Morondava. La navigation est calme, paisible. Nous avons le temps de savourer ce monde singulier que se développe autour des fleuves. Les villages, les gens, les enfants défilent sous nos yeux, nous interpellent, rient et vaquent à leurs occupations quotidiennes. Le fleuve est étale, large et à certain endroit, il peut avoisiner le kilomètre. Les bordures de fleuve sont luxuriantes. Nous y observons une faune aquatique et terrestre spécifique et une flore caractéristique de l’ouest malgache. De larges plages de sable nous accueillent pour dormir. La vie, les rencontres sont partout présentes. Les crocodiles, fort nombreux, paressent au soleil sur les berges. Des myriades d’oiseaux animent le ciel et sur terre, nous croisons de temps à autre, des caméléons, des tortues et, surement, des lémuriens.

En fin de matinée, nous accostons non loin de Belo-sur-Tsiribihina. La piste, plein nord, nous permet d'atteindre le fleuve Manambolo et le village de Bekopaka. Le Parc National du Bemahara nous ouvre ses portes pour une spectaculaire découverte des Tsingy.

Nous consacrons une journée entière à la découverte de cet environnement unique. A une vingtaine de kilomètres au nord du village ont été aménagé, dans les cathédrales de calcaires, des itinéraires permettant de randonner en toute sécurité à l'intérieur et sur le toit des Tsingy. L'enchevêtrement de fractures, de lames de calcaire sculptées par l'érosion sont spectaculaires.A travers les canyons à la végétation humide, celle sèche sur les dalles de calcaire, en passant par les labyrinthes et les diaclases, nous aboutirons sur le Toit des « Tsingy ». Retour au village en fin de journée.

De bon matin, nous reprenons la piste en direction de Belo-sur-Tsiribihina. Après avoir franchi le fleuve par le bac, nous atteignons l'Allée des baobabs et son spectacle singulier lors du soleil déclinant. Morondava, est la fin de cette étape.